La Possonnière - Un bateau pour chaque usage: Gabares, toues et chalands - Cadran analemmatique - Guinguette "Les Tourbillons"

Reportage photos en 2 temps:
Sous le soleil et sous la pluie, deux jours, deux atmosphères, deux émotions
pour mille nuances de bord de Loire

  • La première partie de ce reportage est avant tout sensorielle, sous le soleil, il s'agit d'une balade visuelle, proche de la végétation et des bateaux.
  • Dans la deuxième partie, retrouvez des articles détaillés sur les gabares, toues et chalands ainsi que sur le Cadran analemmatique dans une ambiance pluvieuse, couleur ardoise angevine.



























Méandres






































 "Coureur de grèves"














Balade en bateau sur la Loire










La toue des sabliers
Un ancien du bord de Loire témoigne de son travail

"Pour tirer le sable c'est pas compliqué, fallait avoir des muscles, c'est tout!". On tirait avec un drague à mains*qu'on appelait "la queue de singe" et qui contenait 30 à 40 kg de sable. Moi quand j'ai commencé à 18 ans, j'avais une drague plus petite.La drague, il fallait l'envoyer assez loin au large et, quand elle était rendue au fond, la faire rentrer dans le sable. Il fallait s'appuyer sur ce grand manche, la queue de singe si vous voulez, bien souquer dessus, c'est pour ça qu'on avait un cuir sur l'épaule. Quand elle était bien rentrée dans le fond, on la hâlait à la main. Ce qui était dur, c'était de l'embarquer, tant qu'elle était dans l'eau, c'était moins lourd. C'est pour ça qu'on changeait le bateau le plus possible sur un bord pour l'enfoncer.
On avait une toue qui avait très peu de bordée, 80 cm c'est tout, pas trop haut parce que ç'aurait été trop pénible. On la chargeait pour qu'elle vienne le bord au ras de l'eau. Y'avait un coup de main à attraper c'était dur. Quand j'ai débuté en 1923, je sortais de l'école fin juin et le 1er ou le 2 juillet on était au boulot. Les vacances c'était comme ça à l'époque. Mon père m'avait donné le bateau, une drague, une brouette et une pelle, et puis, ben dame,"tu te débrouilles, tu remplis le bateau, tu mets ce que tu peux dedans."
Au début je l'ai pas rempli hein, je mettais peut-être deux ou trois tonnes dans la matinée, puis quatre, cinq et au bout d'un mois, j'arrivais pratiquement à le remplir, à mettre mes huit ou neuf tonnes dedans le matin et je le vidais l'après-midi à la brouette. Il fallait donc remuer entre quinze et dix-huit tonnes par jour, à treize ans et demi, c'était ça le travail. J'étais rendu, pas toutes les semaines mais presque, chez le rebouteux parce que je me faisais glisser une côte ou parce que j'avais un poignet démanché."

Souvenirs de Maurice Fardeau, sablier à Saumur

*Gamelle rivetée et percée sur les côtés pour permettre l'évacuation de l'eau, emmanchée sur une longue tige de chataîgner




"La navigation au temps des gabares
Fleuve sauvage et capricieux, la Loire fut cependant naviguée pendant des siècles. A des époques où les axes commerciaux étaient des voies d'eau, elle reliait les grandes villes de son bassin mais aussi Paris et les colonies.
En Loire la navigation était difficile, il fallait éviter les bancs de sable l'été, affronter les crues l'hiver, hâler le bateau quand le vent faisait défaut, et manoeuvrer avec adresse pour passer les ponts.
Les autres rivières de l'Anjou avaient été aménagées dès le moyen-age mais la vie des mariniers n'étaient pas plus facile pour autant. De nombreux moulins utilisaient la force de l'eau et leur chutes faisaient obstacle au passage des bateaux. On devait donc franchir les barrages par des portes marinières dont la manoeuvre était longue, fatiguante et dangereuse.
L'arrivée du chemin de fer à partir de 1850, a fait concurrence à la marine à voile qui a essayé de se moderniser mais disparut peu à peu.

En Loire le chenal était balisé par des perches de bois. Du côté du vent de mar (rive gauche), leurs têtes étaient brisées et laissées pendantes. En galarne (rive droite), elles étaient entières.
Planter les balises pour guider les gabares était la tâche du toutier."

"La Toue cabanée
Le dernier bateau traditionnel au travail
En Loire, il existe encore des pêcheurs professionnels qui utilisent pour la pêche à l'alose un bateau particulier: la toue cabanée.
Longue de 10 à 15 mètres et large de 2,50 à 3 mètres, la toue est donc plus grande qu'une barque de pêcheur habituelle. Son fond est plat pour pouvoir naviguer entre les bancs de sable dans très peu d'eau: parfois 30 cm seulement.
La cabane sert d'abri au pêcheur, l'ameublement est assez sommaire: une couchette, une table, quelques sièges, des cordages, un petit poêle dont la cheminée émerge à l'extérieur, voilà le décor. L'essentiel est le poste de pêche constitué d'un siège placé près d'une petite fenêtre qui donne du côté du filet. Le pêcheur peut y rester des heures à attendre que le poisson se manifeste.
 Autrefois la cabane servait d'habitation une partie de l'année quand on pêchait sans interruption nuit et jour. Maintenant on ne passe plus la nuit à bord.

La pêche au barrage*
Elle est très selective puisque destinée à ne prendre que les saumons et les aloses qui remontent la Loire de janvier à juin pour frayer près des sources. La toue est amarrée à poste fixe et l'on dresse en travers de la rivière un barrage fait d'un filet long de 30 à 80 mètres. Ce barrage artificiel force le poisson qui remonte le courant à un carrelet placé sur la toue.
Le carrelet possède à son entrée un réseau de fils de nylon très fins, relié à l'intérieur de la cabane à une poignée, "la billette". A la moindre touche, le pêcheur tire sur la billette déclenchant la remontée du carrelet par un contrepoids fixé à l'extrémité d'un mât. Avec sa toue cabanée le pêcheur se déplace uniquement dans les limites de son lot de pêche.
*La pêche au saumon est interdite en Loire depuis 1995."

Un bateau pour chaque usage

 "Il est bien difficile d'imaginer l'activité qui régnait sur les rivières et les fleuves au cours des siècles passés.
Alors que les routes et chemins étaient souvent impratiquables, la rivière offrait le moyen de transporter de très lourdes charges. Bien avant les moteurs, elle faisait tourner les nombreux moulins, non seulement pour moudre le blé, mais aussi pour actionner le soufflet des forges, fouler le drap, scier le marbre.
A la fois chemin d'eau, source d'énergie et garde-manger, la rivière était alors le véritable axe de vie. Mais elle était aussi quelquefois un obstacle que les passeurs et leurs bacs aidaient à franchir."


Grande gabare ou chaland
-Longueur 30 m (jusqu'à 100 pieds de long), largeur 4,50 m
-Charge 80 tonnes
-Construction: charpente bois à clins, piautres et guindas
-Propulsion: voile et hâlage à col d'homme
-Equipage: 10 hommes, un maître marinier

Le train de bateaux
Les gabares remontant la Loire, amarrées les unes derrière les autres, formaient un train de bateau. Ceci permettait de réduire le nombre d'hommes d'équipage.
En tête du convoi, "la mère" était le seul bateau à conserver sa piautre et la surface maximul de voile. Les suivants, le "tirot" et le "soubre" reduisaient leur voile pour ne pas se déventer mutuellement. Derrière on accrochait des allèges, petites embarcations légères, bien utiles si le manque d'eau obligeait à "légir" le chargement des gros bateaux de tête.

Futreau, bachot ou galiotte
-mené à la bourde ou au gournas
-Longueur: 8 à 10 m
-2 levées
-Peut être grée

Barque de pêcheur à la ligne
-Menée à la rame
-Longueur 6 à 8 m d'une voile carrée
-Pont avant et come (vivier)
-Levée avant, tableau arrière

Toue de sablier
-1 ou 2 hommes d'équipage
-Longueur 12 à 15 m, largeur 2 à 3 m
-Cabane arrière pour ranger le matériel
-On peut charger 8 à 10 tonnes de sable

Toue à pêcher
-Un patron pêcheur et son compagnon
-12 à 15 m de long, 3 m de large
-Pêche au saumon et à l'alose au barrage


Ancienne navigation jusqu'en 1850
Grande gabare
Petit chaland
Futreau
Toue de pêche au barrage
Après 1850
Grand chaland
Gabarot
Automoteur

Les Noeuds:

  • Noeud de capelage
  • Noeud d'anguille
  • Noeud d'Agui
  • Noeud d'écoute


"Aujourd'hui le renouveau
Depuis les années 1980, on navigue de nouveau sur la Loire sur des toues, chalands, gabares et futreaux, gréés à l'ancienne.
Les mariniers sont maintenant des "plaisanciers". Si la plupart sont seulement d'inspiration traditionnelle, certain ont fait l'objet de recherches et peuvent prétendre au titre de réplique ou reconstitution historique.
C'est le cas pour le passe-cheval "Le chêne Rossignol" qui a son port d'attache au port de la Possonnière.
Le Chêne Rossignol réplique d'un passe-cheval de 1815.
Travail de recherche et plans de François Ayrault.

Ces embarcations étaient utilisées pour permettre la traversée du fleuve organisé en passages d'eau gérés par le service d'état des ponts et chaussées."



Cadran solaire analemmatique
Ce cadran solaire est un cadran analemmatique:
c'est un cadran à style mobile.
Il permet, grâce à l'ombre de l'utilisateur de connaître L'HEURE SOLAIRE LOCALE.

Détermination de l'heure solaire locale:
En regardant vers le Nord, déplacez-vous sur la dalle rectangulaire centrale jusqu'à ce que vos pieds soient de part et d'autre du grand axe et alignés avec le repère de date gravé qui correspond au jour de l'utilisation. (Poir les dates intermédiaires estimer la situation du jour entre 2 dtaes gravées). L'axe de l'ombre du corps prolongée eventuellement, indique l'heure solaire locale lue sur le cadran constitué des plots cylindriques noirs.

 Détermination de l'heure légale:
Pour obtenir l'heure légale il faut ajouter à l'heure solaire locale 1 heure en période d'heure d'hiver ou 2 heures en période d'heure d'été et ajouter (+) ou retrancher (-) la correction cumulée*indiquée dans le tableau ci-dessous pour différentes dates de l'année.

*La correction cumulée tient compte de l'écart de la longitude entre le méridien de Greenwich (2min44sec) ainsi que de l'irrégularité du mouvement de la Terre par rapport au soleil et de la variation de déclinaison du soleil au cours de l'année.

Indications complémentaires concernant le cadran: 
Le grand axe de la dalle centrale, prolongé par une double rangée de pavés, est confondu avec le sméridien passant par le centre du cadran ( en suivant ce méridien et en vous dirigeant vers l'église parcourez 4740 km et vous atteindrez le  pôle Nord...)
L'angle formé par la ligne Est-Ouest et la droite qui joint le plot gravé d'un soleil au plot de 12 heures correspond à la latitude de la Possonnière.

L'angle formé par la ligne Est-Ouest et la droite qui joint le plot gravé d'un soleil au repère de dtae du jour d'utilisation correspond à la déclinaison du soleil ce jour.
Le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest seulement aux équinaoxes le 21 mars et le 23 septembre dans la direction du petit axe de la dalle gravée.
















Guinguette "Les Tourbillons"



































 "Filandouce" et "La Louise"










 "Nouvelle vague"
 "La Toue doucement"
  "La Toue Ketanou"
"Grand courlis"





Végétation






Coucher de soleil sur champs de mais à la Possonnière



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