Eglise de Saint Melaine sur Aubance - Place de L'église (Histoire de Saint Melaine et de Saint Gilles)

 




































"Saint Melaine: Né autrefois à Platz (ou Pletz) (le 6 janvier entre 442 et 456), actuel à Brain-sur-vilaine (aujourd'hui commune de la Chapelle de Brain), près de Redon, où une église lui est dédiée. Melaine serait d'origine aristocratique et fils de riches propriétaires gallo-romains. Très jeune, il aurait décidé de faire de sa maison familiale un monastère.
Selon la "vita S. Melanii major", Melaine entre en relation avec un certain Eusebius, dux ou rex de la cité de Vannes, sans doute gallo-romain d'après son nom gréco-latin, qu'il guérit ainsi que sa fille et qui lui attribue en remerciement la paroisse de Comblessac. Sans être le fondateur de l'évêché de Rennes, il est considéré comme son premier grand représentant et son patron, alors qu'apparaissent les sept nains fondateurs de l'Eglise bretonne. Désigné par Saint Armand comme successeur en 505, il devient par la suite conseiller de Clovis qu'il encourage à construire de nouvelles églises. Lui-même s'attache par la prédication à extirper les misérables erreurs des païens."
Entre 511 et 520, il écrit conjointement, avec les évêques du Tourcet d'Angers, à deux moines bretons, Catihernus et Louaocatus, une lettre de remontrance sur la célébration de rites qui semblent propres aux chrétiens celtes: "Nous avons appris, par un rapport du vénérable prêtre Sparatus, que vous ne cessez de colportez dans les cabanes de vos compatriotes certaines tables sur lesquelles vous célébrez les divins sacrifices de la messe avec l'assistance de femmes auxquelles vous donnez le nom de commensales (conhospitoe) et qui, pendant que vous distribuez l'eucharistie, administrent au peuple le sang du Christ.". Il leur enjoint, sous peine d'excommunication, de mettre fin à ces pratiques.
Sa vie est émaillée, comme celle de la plupart des saints, de faits extraordinaires qui attestent de son envergure de personnage civilisateur et politique. La date de son décès est aussi vague que celle de sa naissance, peut-être le 6 novembre 535 (ou bien 572 ou plus probablement en 530). Il est enterré sur la colline du Champs du Repos à Rennes. C'est là que fut construite l'abbaye Saint-Melaine, aujourd'hui pro-cathédrale Notre-Dame-en-Saint-Melaine de Rennes."


Miracles 
Sa popularité est en grande partie liée aux miracles qui se seraient produits tant au cours de sa vie qu'après sa mort. En effet, pendant que son corps était transporté en barque sur la Vilaine depuis Plaz jusqu'à Rennes, il libère des voleurs enfermés dans une tour, où une brèche se creuse au passage de la barque, pendant que les prisonniers voient leurs chaines tomber. 
Deux auteurs ont raconté sa vie. Un premier anonyme, la rédige sans doute au VIIe siècle. Celui-ci est largement recopié au cours du XIe siècle par Gervais de Belleme, évêque du Mans, et ensuite archevêque de Reims, qui relate dans une notice plusieurs miracles opérés à l'ouest de la Mayenne, par son intercession. L'un d'eux qui eut pour théâtre Argentré peut avoir donné naissance à la paroisse de Saint-Melaine érigée à deux lieux de là sur la commune actuelle de Laval, ou du moins lui avoir fait donner ce patronage.

Rôle politique
"Melanius regardait le fardeau de l'épiscopat, qu'on lui avait imposé, comme l'obligeant à s'occuper des affaires publiques, à s'inquiéter des soucis de la foule, des questions qui troublaient le monde, à se prêter dans une certaine mesure aux mœurs du siècle."
Son premier biographe explique ainsi pourquoi, devenu évêque de Rennes, il exerce un rôle politique en servant d'intermédiaire entre la population gallo-romaine et le nouveau pouvoir franc, que Clovis met en place. Selon Salomon Reinach (d'après Procope de Césarée et Grégoire de Tours), il aurait négocié avec Saint Paterne et Clovis en 497 un traité entre les Francs, les Gallo-Romains d'Armorique qu'il représentait et les Bretons. Les deux derniers peuples ne payaient pas de tribut, mais reconnaissaient la suprématie des Francs. Selon Léon Fleuriot, la conversion de Clovis et de son peuple était la condition non écrite du traité ce qui leur aurait permis de recevoir en échange un appui décisif, car garanti par l'église, dans la lutte contre les autres peuples germaniques.
E, 511, il joue un rôle de premier plan au Concile d'Orléans qui réunit l'épiscopat autour de la récente monarchie franque "où trente-et-un pères décrétèrent des canons, dont le principal autour fut Saint-Melaine évêque de Rennes". Il s'y fait l'avocat des cités de Bretagne occidentale qui, sans avoir été soumise aux Francs avaient conclus des traités avec eux. 

(Aujourd'hui Saint-Melaine n'est plus fêté le 13 octobre comme indiqué sur la plaque ci-dessus, le 6 janvier a été retenu date présumée de sa naissance)


"Saint Gilles: sa légende, son histoire, son culte
Dès qu'une paroisse a été fondée à Bourg-la-Reine, c'est à dire au tout début du XIIIe siècle, elle a été dédiée à Saint Gilles. Il ne faut pas s'en étonner puisqu'à l'poque le culte de ce saint était répandu dans toute l'Europe. occidentale et les pèlerinages étaient très nombreux à l'abbaye de Saint Gilles-du-Gard (près de Nîmes) où est toujours vénéré le tombeau du moine. Une des routes de Saint-Jacques de Compostelle porte le nom de "Route de Saint Gilles": depuis ce qui était, alors, un port dans l'embouchure du Rhône, on s'embraquait pour l'Espagne ainsi que pour Rome et Jérusalem.

Vie de saint Gilles tombée dans l'oubli?
La plus ancienne vie de Saint Gilles que nous possédons est datée du Xe siècle. Elle est l'œuvre des moins de l'abbaye tant visité et honorée. La très sérieuse "Vie des saints" publiée par les bénédictins de l'abbaye de la Sources à Paris, conclue ainsi la notice le concernant: "Saint Gilles est vraisemblablement un moine ou un ermite du VIe ou d VIIIe siècle, dont on ne savait plus rien quand le développement du monastère qui gardait ses reliques donna à son nom une renommée universelle."
La scène légendaire
On dit que Saint Gilles (ou Aegidus) était né en Grèce (ou du moins dans une famille grèque) et qu'il était venu se former à l'école spirituelle du célèbre Saint Césaire d'Arles (mort en 542). Il s'installa ensuite dans une caverne sur les bords du Gard avec un autre ermite nommé Vérédème; désirant une solitude encore plus grande, il se retira à l'embouchure du Rhône dans un lieu où pullulaient les bêtes sauvages, une "baume". 
Pour l'aider à y vivre le Seigneur lui offrit une biche dont il pouvait boire le lait. Le roi des Goths, nommé Flavius, chassait dans cette forêt et il voulut prendre la biche; mais elle trouva refuge près du saint derrière d'épais fourrés que les chasseurs ne pouvaient traverser: le roi accompagné de l'évêque tira pourtant une flèche qui atteignit la main de Gilles (ou la biche?). Devant le prodige le roi proposa beaucoup de cadeaux à l'ermite qui les refusa tous; Il accepta pourtant la construction d'une abbaye dont il deviendrait l'abbé.
Cet épisode servit de base à toute une iconographie de Saint Gilles: nous en avons un exemple dans le vitrail du transept droit de notre église, au sceau de la paroisse, et sur la barrière située à l'entrée du chœur.
(La mitre posée à ses pieds semblerait signifier qu'il a refusé d'être nommé évêque.)





























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