Le Thoureil - L'église, le village.




"La première corbeille au nord est décorée de deux serpents qui se mordent la queue, leurs formes enlacées sont soulignées d'une ligne de perles carrées
La seconde est très abimée, elle comportait en façade des feuilles triangulaires pointues, tandis qu'en arrière d'autres recourbées à l'horizontale et ne montrant plus que leur profil, se terminent aux angles par des grosses boules.
La troisième au sud tresse un entrelac: simple autour des coeurs d'angle en saillie.
La quatrième porte un masque grimaçant, analogue à ceux de Cunault et à la salle basse de l'évêché d'Angers.
Toute cette sculpture, proche de celle de Cunault, de Saint Vétérin de Gennes ou bien d'une maison de la rue St Nicolas d'Angers, où l'on voit aussi des anneaux de serpent, indique le milieu du XIIe et confirme l'explosion décorative de cette époque."




"L'église St Genulf  du Thoureil fut fondée par l'abbaye Saint Nicolas d'Angers du Thoureil quelques temps après la donation de quelques terres que lui fit le seigneur Urson et sa mère Agnès en 1040. Elle est édifiée à un "carrefour " entre la voie terrestre venant du plateau à la faveur du vallonnement du petit ruisseau de Saint Godon, la voie fluviale, et le chemin de rive. Le Saint Gondon prend sa source sur le coteau du Thoureil et se jette dans la Loire, il est actuellement souterrain à ce niveau. Située sur la terrasse alluviale en bord de Loire, l'église primitive est hors de portée des crues connues alors.

L'église romane et le choeur. 

Cette église primitive est édifiée en 1040 et 1097 et aurait été agrandie au milieu du XIIème siècle. Le plan adopté est simple; une nef à vaisseau unique lambrissé ouvrant sur un arc triomphal sur le choeur et terminé par une abside romane. A l'autre extrémité, peut-être un clocher-mur surmonter le portail d'entrée.
A l'extérieur donc les reste de l'abside se limitent au bahut inférieur y compris la corniche formant appui de fenêtres. Mais ce bahut, le plus souvent nu, est ici décoré d'arcatures aveugles de 1,80m de haut, qui se développent entre les colonnes de plus fort diamètre, destinés à supporter une arcure ou des nervures. Une arcade est encore complète au sud avec ses bases à tores de diamètre à peu près semblables, séparés par une haute scotie peu profonde, et ses chapiteaux."


"La hauteur de la digue reste insuffisante, de nombreuses crues la submergent et la démolissent au XVème, aussi Louis XI décide de faire rehausser l'ouvrage en 1482.

L'intérêt de cet endiguement était double: protection et valorisation des terres de la vallée très fertiles et accroissement su potentiel navigable de la Loire, fleuve déjà fréquenté et qui allait devenir un axe commercial encore plus à une époque ou les voies terrestres étaient souvent mal praticables.

Mais lorsque la Levée protégea efficacement la vallée des inondations, la configuration des rives changea fondamentalement avec de néfastes répercussions. A la fin du XVème siècle, les constructions deviennent inondables, les maisons se surélèvent, des enclos sont construits pour les protéger. A partir de cette époque l'église est régulièrement envahie par les eaux. Les grandes crues du début du XVIIème siècle lui sont fatales, au XVIIIème elle se ruine. En 1781 elle est abandonnée par le clergé et vendue en 1796 après la saisie des biens du clergé. 

A partir du XIXème siècle la configuration du Thoureil va totalement changer. Sous l'effet des crues les berges s'effondraient, en 1855 le conseil municipal demande à l'état de faire réparer le chemin de rive, en 1866 le projet est adopté pour la construction d'un perré de défense sur toute la longueur du bourg avec des cales et des escaliers, ainsi qu'un élargissement et la construction d'une vraie route.

Le perré est d'abord construit à 4, 50 m au dessus du niveau de la Loire mais la crue de 1866 le détruit, aussi la route est rehaussée à 6 m, sauf au pied de l'église et à l'extrémité du bourg où les ouvrages avaient résisté.

Tout le front de Loire bâti est rehaussé, aligné et remodelé en intégrant des bâtiments académiques du XIXème aux constructions anciennes."


Le clocher

"Le clocher est ajouté contre l'église au XIIIème. Sa particularité est d'être construit sur un "plan barlong", c'est à dire que son planest rectangulaire et présente son plus long côté de face. Alors que la plupart des clochers romans sont construits sur un plan carré. Il existe fort peu d'exemple en France de clocher sur un plan barlong.
Il est décoré de chaque côté de six fausses baies romanes et de trois baies à jour, et sur le côté étroit de deux fausses baies et d'une baie de jour. Un contrefort, tel qu'on le trouve sur les églises romanes, consolide l'ensemble.
Ce clocher a été instauré entre 1911 et 1913 par l'architecte Jean Hardon, le couronnement et le toit ont dûs être détruits entre 1848 et 1859 puisque 1848 une aquarelle le représente intact et en 1859 Violet le Duc le représente intact et en 1859 Violet le Duc le représente très endommagé dans son célèbre dictionnaire d'architecture.
Si le clocher de Saint Genulf constitue un repère remarquable, il n'a jamais été un phare. La navigation sur Loire n'était ni autorisé ni possible la nuit...à part pour les contrebandiers. De plus l'intérieur extrêmement étroit, constitué d'une suite de palliers en quinconce rend impossible l'apport d'un éclairage en haut."
























Sentier de la Tour de Galles















La Tour de Galles
XIè s.















"Il faut évoquer l'environnement de cette église pour comprendre son histoire et avoir beaucoup d'imagination car à l'époque de sa construction le paysage était bien différent et le terrain était beaucoup plus bas, 2 m au dessous de nos pieds...A cette époque la Loire est une rivière vagabonde qui divague avec de nombreux ménadres, plusieurs bras sillonnent la large plaine alluviale de la rive droite, séparent les îlots, des grèves que chaque grande crue submerge, remanie, avec parfois des buttes naturelles insubmersibles et habitées pour certaines. Les crues à l'époque pouvaient atteindre Beaufort, Longué, recouvrant la vallée au delà de l'Authion, noyant les cultures et les pâturages.
Ici sur la rive gauche un chemin en pente douce atteignait la Loire où les bateaux devaient accoster en contrebas.
Ce qui va commencer à tout changer est l'édification de la "Grande Levée d'Anjou" décidée à partir de la fin du XXIIème siècle par Henri II Plantagenêt, alors comte d'Anjou puis roi d'Angleterre. Une première construction est effective jusqu'à Saint Martin de la Place, la vallée de la rive droite reste alors ouvertes et sert de déversoir pendant les crues. Mais elle est ensuite prolongée jusqu'à Sorges qu'elle atteint en 1365."














La Mairie
XVIIè s.


 



Le Manoir des Hollandais 
XVIIè s.






















L'église St Genulf
XIIe-XIIIe S






Les châsses
"Ces châsses sont de la fin du XVIème et proviennent de l'abbaye de Saint Maur de Glanfeuil (situé un peu en aval). Pendant les guerres de Religion et la Révolution, elles ont été recueillies par un particulier qui les restitua au culte en 1867. Elles furent restaurées en 2006.
La châsse située dans l'église du Thoureil est celle de Saint Martin, évêque de Tours, à qui était dédiée la chapelle de l'abbaye de Saint Maur, avec l'opposé deux écclésisatiques, probablement des disciples de Maur, Antoine et Constantin. sur les plans latéraux les arcades de la châsse abritent six des douzes apôtres, les six autres étant scupltés sur l'autre châsse.
Sur la porte de l'autre châsse (à gauche) figure Saint Romain, disciple de Saint Maur. A l'opposé sur la aprtie arrondie, on voit Saint Maur sauvant Saint Placide des eaux, et un autre personnage qui est probablement Saint Benoit (maître de Saint Maur). Sur les plans latéraux les arcades sculptées abritent donc les six autres apôtres. 
Les fonds baptismaux sur deux grosses colonnes et un pilastre seraient du XIIe.
A côté de l'autel, à l'entrée de la chapelle à l'est, ce que l'on peut croire un harmonieum est en fait un orgue polyphonique. De la fin de 1880 il était auparavant dans la chapelle de l'ababye de Saint-Maur.
Des travaux de refection des pignons nord-ouest et sud-est ont été réalisés en 2016, avec l'aide d'une souscription communale et de la Fondation du Patrimoine. 
Un projet de vitraux contemporainsest intié depuis janvier 2018. La création est confiée à Tahar Ben Jelloun, écrivain, artiste peintre, "des vitraux qui vivent grâce à la lumière qui danse ne peuvent qu'ajouter de l'esprit joyeux à une spiritualité qui rend les gens heureux dans la maison de Dieu", la ralisation au maître- verrier Philippe Brissy bien connu dans la région."



Châsse de Saint Romain
Chasse en tilleul du XVI ème siècle
"Cette châsse, ainsi que celle installée en vis-à-vis, proviendrait de l'Abbaye de Saint Maur de Glanfeuil. Traversant les guerres de Religion et de la révolution, elles furent recueillies par un particulier qui les restitua au Culte en 1867. Il s'agit peut-être de la paire de Reliquaires "avec quelques lames de cuivre doré" que selon un texte de 1790, possédait encore l'abbaye à cette époque, car une lamelle similaire figurait encore en 1940 autour de l'une des portes de ces châsses. 
Sur la porte de cette châsse, se trouve la représentation de Saint Romain, disciple de Saint Maur, dont les reliques suret retrouvées et vénérées à partie de 1402. A l'opposé, sur la aprtie arrondie, apparaissent Saint Maur sauvant Placide des euax et un personnage qui est probablement Saint Benoit, le maître de Saint Maur. 
Sur les plans latéraux, les arcades de la châsse abritent six des douzes Apôtres, les six autres sont sculptés sur l'autre châsse."



Châsse de Saint Martin

"Cette châsse, ainsi que celle installée en vis-à-vis, proviendrait de l'Abbaye de Saint Maur de Glanfeuil. Traversant les guerres de Religion et de la révolution, elles furent recueillies par un particulier qui les restitua au Culte en 1867. Il s'agit peut-être de la paire de Reliquaires "avec quelques lames de cuivre doré" que selon un texte de 1790, possédait encore l'abbaye à cette époque, car une lamelle similaire figurait encore en 1940 autour de l'une des portes de ces châsses. 

Sur la porte de cette châsse trône Saint Martin, évêque de Tours, à qui la chapelle de l'Abbaye était dédiée. A l'opposé, sur la partie arrondie, se trouvent deux écclésiastiques. Il s'agit sans doute des deux disciples italiens de Maur, Antoine et Constantinien. Exhumés, leurs corps avaient été vénérés par le Pape Caliste II venu en Anjou en 1119. 
Sur les pans latéraux, les aracdes de la châsse abritent six des douzes Apôtres, les six autres sont sculptés sur l'autre châsse."




"En 1807, une nouvelle église, avec sa sacristie, est reconstruite sur les vestiges de Saint Genulf, financée par Charlotte Paulmier dont le nom est inscrit sur la serrure de la porte d'entrée. Sa famille était bien implantée dans le travail du chanvre au Thoureil depuis le XVIIIème. Le 22 décembre 1807 l'église est bénie à nouveau mais sou l'invocation de Saint Charles. Reconstruite sur l'ancienne, elle est à nef unique couverte d'un lambris en berceau. Le choeur est séparé de la nef par un large arceau ogival (arc triomphal), cet arc déjà évoqué car il est de la même époque que les vestiges du choeur. Cet arc brisé, à double rouleau, est soutenu par des colonnes accouplées, le décor des chapiteaux à feuilles piquantes ou à crosses de fougères portées par des caulicoles dressées. Il est vraisemblablement refait ou gratté au XIXème, mais indique le second tiers du XIIème siècle. 
On peut évoquer les propositions de l'ancienne église romane. Le choeur était de la même largeur que le choeur actuel, mais beaucoup plus profond, puisque entre le chevet plat que l'on voit et les vestiges du choeur, il y a ctuellement la sacristie et l'arc triomphal. Les bases de ces colonnes existent probablement à 2 m sous nos pieds, ce qui laisse imaginer ainsi la hauteur primitive de la nef."

Charlotte Paulmier




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