La mine bleue. Noyant-la-Gravoyère






C'est avec passion et humour que Brice nous entraine 126 mètres sous terre, au fond de la mine d'ardoises, pour nous raconter les histoires des parajos*. Ces équipes de mineurs carburaient à la "postillonne", un alcool à 60°, composé de vin blanc, de calva et de sucre qu'ils avalaient à hauteur d'un litre par personne et par jour. Il nous raconte les ânes aussi, qui ne vivaient en général que 3 ans une fois descendus au fond de la mine, faute de ciel bleu, de soleil, d'herbe et de bons soins. Ces bêtes n'avaient pour toute gourmandise que le tabac chipés dans les poches des mineurs et des lampées de postillonne. Ici, à la mine bleue, les animaux étaient remontés en fin de semaine, les yeux bandés pour ne pas que la lumière du jour brûle leur rétine ou les rende fous, on les débandait à la nuit tombée. 
Brice nous explique le fonctionnement des "nichons", ces grosses visseries soutenant le ciel de roche. Il nous parle des risques, des poches d'air qui pouvaient emmener des pans entier de roche, l'électricité précaire aussi, et la nuit qui engloutit le travailleur. On apprend d'où viennent les expressions, "laisser une ardoise" ou "effacer/essuyer l'ardoise", ces dettes que les mineurs faisaient pendant la tournée des bars en fin de journée, dettes que les femmes avaient le devoir de régler. Les mineurs touchaient à l'époque 5 francs (anciens francs) de salaire par semaine qu'ils dépensaient sur place pour se loger, se vêtir et se nourrir. On peut toujours croiser aujourd'hui l'un d'eux, âgé de 84 ans, sur le chemin de la mine. Installé sur le perron de sa maison, il salue les touristes de passage. Il a commencé à travailler à 16 ans à la mine. Le premier jour, alors qu' il  essuyait la sueur qui perlait à son front, ses mains sales noircirent son visage, ses camarades le surnomèrent alors Bamboula.Tous les mineurs portaient un surnom lié à leur histoire à la mine et y étaient très attaché. Si vous passez par là, saluez  Marcel, alias Bamboula, il vous illuminera de son merveilleux sourire. Un sourire venu du fond du coeur qui nous rappelle que c'est dans l'obscurité qu'on voit le mieux la lumière.

éthymologie eorthographe à préciser, n'hésitez pas à m'écrire


Au dessus de la mine, les champs de colza baignés de soleil, comme des paillettes d'or, comme une promesse.
Impression

Petit tour dans la boutique






Brice découpant des feuilles d'ardoise


Un homme au grand coeur!

La descente
Voyage en tortillard minier






Rampes mouvantes suspendues au plafond par des chaines, les mineurs se déplaçaient dessus pour surveiller les nichons et la roche.






 ...Oups! Ah, en effet, les conditions de vie étaient précaires!  ;) 

Il fait 13°  toute l'année dans la mine. L'espérance de vie d'un mineur est de 45 ans à cause de conditions de travail, de la poussière notamment.
Le bruit du marteau piqueur ajoute à la plongée sous terre, une dimension auditive impressionnante. 
Les hommes au fond du gouffre, dans l'obscurité. Ils pouvaient commencer à travailler à la mine dès l'âge de 10 ans. Plus tard avec les lois de protection du travailleur, l'âge légal fut repoussé à 14 ans.




 La "mignone", écrit avec un seul "n", c'est le petit nom que les mineurs ont donné à cette benne parce qu'elle se faisait "culbuter" plusieurs fois par jours sans jamais se plaindre


Les nichons


La pyrite aux allures d'or fit rêver les mineurs qui pensèrent être tombés sur un filon



La pierre prend parfois une belle couleur miel, l'ardoise rouille, c'est l'oxydation dûe au fer contenu dans la pyrite





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